#185 -ˏˋ🚲🍋ˎˊ- Lyon, voiturettes et Balkans
La newsletter au ton badin pour faire grandir sa culture cyclable : 5 minutes de lecture, 100% mobilité vélo et 0% cyclisme sportif.
Bonjour,
Je ne savais pas qu’aux heures de pointe, près de 15 % des Lyonnais habitant entre La Part Dieu et Vaulx la Soie, étaient à deux doigts de rater leur train.
Je vous explique.
Ces deux dernières semaines, j’ai circulé à vélo — et à pied — dans trois grandes villes : New York, Francfort, et Lyon. Trois pays, deux continents, trois cultures cyclables.
Et pourtant, le seul endroit où j’ai eu peur, où je me suis senti agressé, où je n’ai pris aucun plaisir à rouler, ce n’était pas New York, la mégapole tonitruante. Ni Francfort, où je ne connaissais pas un carrefour. C’était à Lyon. Ma ville. Aux heures de pointe entre les quartiers de La Part Dieu et Vaulx la Soie.
Durant mes trajets à vélo, j’ai vu des voitures forcer le passage. Des cyclistes griller les feux alors que des piétons tentaient de traverser. Des mamans avec une poussette rouspéter contre les vélos et les trottinettes qui les frôlaient. Des gamins en trottinette électrique me heurter… puis m’insulter.
Des coups de frein. Des engueulades. Une tension dans l’air.
Le même sentiment que dans une gare, quand des voyageurs déboulent au pas de course pour ne pas rater leur train. Ils bousculent tout sur leur passage. Ils s’attendent à ce que les autres s’écartent, parce qu’eux, ils ont une « bonne » raison d’aller plus vite.
Autrement dit, chacun vit sa journée comme une boule de flipper, cognant dans les autres pour avancer.
Je pourrais me dire que je suis tombé sur les mauvais jours. Que c’est la chaleur. Les travaux. La fatigue. Mais je n’arrive pas à me rassurer.
Et surtout, je me pose une question qui me fend un peu le cœur : ai-je vraiment envie d’emmener mon fils à la crèche à vélo ?
C’est fou d’écrire ça, alors que Lyon est l’une des villes françaises les mieux dotées en infrastructures cyclables et que je milite pour le vélo depuis des années.
Mais je dois préciser que ce n’est qu’un ressenti. Une sensation d’insécurité. Je ne parle pas d’un fait, ni d’une vérité générale.
Je ne sais pas quelle est la solution mais je sais qu’on mérite mieux que ça.
Et j’ai peur que si l’on ne fait rien, les réponses viennent de plus haut. Et qu’elles ne ressemblent pas à des carottes, mais à des bâtons:
Interdiction de circuler à vélo dans certaines zones.
Limitation de vitesse pour les cyclistes.
Plaque d’immatriculation obligatoire pour identifier les délinquants du guidon.
Permis obligatoire pour faire du vélo.
Remise en cause de la loi Badinter (tout mais pas ça…)
Peut-être que j’exagère.
Peut-être que je suis devenu trop peureux ou trop aseptisé par ma vie new-yorkaise à vélo.
Peut-être qu’en approchant de la quarantaine (dans quelques jours), je vais finir par commencer à penser que “c’était mieux avant”.
I don’t know.*
Bonne lecture à toutes et tous,
Léry
*Je ne sais pas.
Sponsorisée par o2 Feel
Vous feriez quoi avec 140 km d’autonomie ?
Je pose la question comme ça. Mais 140 km, ce n’est pas rien.
C’est à peine moins que ce que font beaucoup de petites voitures électriques entre deux recharges. (spoiler : 190 km d’autonomie en cycle complet pour la Twingo électrique par exemple).
Sauf que pour un vélo-cargo avec une telle autonomie, pas besoin de carte de recharge ni de bornes introuvables. Une prise chez soi suffit.
Et côté charge utile ?
Deux enfants, les sacs, les courses, la gourde, le goûter, et il reste de la place.
Bref, tout ce que vous mettez déjà dans votre citadine. Sans le stress de se garer.
Et sans les 800 kg de métal pour transporter 80 kg d’humain.
Le Buzz d’o2 Feel (c’est son petit nom) est un vélo-cargo compact mais pas timide.
Il ne prend pas toute la rue, mais il ouvre tout un champ de possibles.
Il transforme les trajets du quotidien en petites échappées.
Il redonne du souffle à vos journées sans bruit, sans essence, sans effort.
Je ne dis pas que c’est mieux qu’une voiture (rien qu’un peu! ).
Je dis juste que ça fait réfléchir.
Alors je repose ma question : Vous feriez quoi, vous, avec 140 km de liberté au bout des pédales ?
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Politiques cyclables 👵
Paris à vélo, vu par un allemand !
Ce n’est ni le premier, ni le dernier papier d’un journaliste étranger venu tester Paris à vélo. Mais celui-là a le mérite de tempérer l’euphorie ambiante. Un article tout en nuances, avec, je dois l’avouer, quelques punchlines que l’équipe fantôme de Dati 2026 a probablement déjà surlignées pour le prochain Conseil de Paris.
L’auteur salue les avancées cyclables de la capitale comme il se doit, mais glisse deux rappels utiles :
Inutile de réinventer la roue quand Copenhague a déjà posé les bases d’un réseau cohérent et éprouvé ;
Le réseau parisien semble parfois surdimensionné en dehors des heures de pointe. Certaines pistes sont carrément vides. (Pris hors contexte, ce genre de phrase peut faire mal. Je demande solennellement aux Jeunes Avec Dati de ne pas s’en servir dans une vidéo Tiktok à deux balles…)
Économie du vélo 💶
Fritas (en verlan)
Des articles sur les taxes Trump, il y en a eu des wagons. Celui-ci aussi sera obsolète dans trois jours (qui peut citer de tête les nouveaux tarifs appliqués à Taïwan ou au Cambodge ?).
Mais il m’a accroché. Parce qu’il parle de nous, les Européens. Et de la brèche qui s’ouvre pour ceux qui fabriquent sur le vieux continent.
Il dit aussi une chose que beaucoup de jeunes marques françaises devraient entendre : si on veut vraiment faire du vélo local, il faut viser le haut de gamme.
En dessous de 5 000 $ en prix public, l’assemblage local n’est tout simplement pas rentable aux USA. Qu’en est-il en Europe ? en France ?
→ À lire sur Bike Biz (Trad Fr)
Innovation 🌀
Le film des voiturettes à 4 roues à pédale
Je suis un grand fada de ces engins. Ils me ramènent direct à mes souvenirs de vacances à la Grande Motte ou sur la Costa Brava, quand mes parents me prenaient trois tickets (toujours vendu par trois…) pour faire 3x 10 minutes de “voiturettes” le long de la plage. Alors découvrir qu’un documentaire d’une heure leur est consacré, j’avoue, j’ai cliqué comme un gosse.
Réalisé par Jérôme Zindi (l’un des meilleurs pour parler de mobilité autrement), “Le Film de l’Extrême Défi” donne la parole à celles et ceux qui réinventent la voiture… sans moteur. La bande-annonce est déjà en ligne. Les projections arrivent. Et le plus beau ? Vous pouvez en organiser une gratuitement chez vous.
→ À lire sur XD Ademe
→ Regarder la bande-annonce
Ailleurs dans le monde 🌍
C’est le train+vélo belge qu’il préfère.
On en lit souvent des articles ou des témoignages sur le train+vélo aux Pays-Bas. Mais ce papier-là fait un détour bienvenu par la Belgique. Et franchement, même si c’est long. Très long à lire. Ce papier vaut le détour. Parce qu’on y découvre un système d’intermodalité vélo+train à la fois progressif, bien pensé, et surtout plutôt réaliste.
Des parkings vélos (127 000 places !), un service de location simple et solide (BlueBike), un outil malin d’info voyageur (BikeOnTrain), une stratégie claire (clarifier, réguler, informer)… bref, les Belges n’ont peut-être pas le modèle parfait, mais ils ont une vision.
Et si certaines régions françaises veulent sérieusement s’y mettre, voilà un bon point de départ.
Tourisme 🚵
Ce n’est pas la pente le plus dure.
Ça faisait un bail que je ne vous avais pas partagé une vidéo de voyage à vélo dans les Balkans.
Mais cette fois, pas de ciel bleu ni de coucher de soleil en slow-motion. Juste du blanc. Du froid. De la neige.
En novembre 2024, ils ont quitté le Royaume-Uni à vélo, direction l’Inde. Sans plan arrêté, juste l’envie de rouler loin, longtemps. Trois mois plus tard, les voilà dans les Balkans où ils découvrent que le plus dur, ce n’est pas la pente. C’est ce qui se passe dans la tête.
Une vidéo sensible, brute, glacée dans tous les sens du terme.
→ À regarder sur Youtube - Josh & Sarah Ride
Études et recherches 📑
C’est qui ? qui ? qui ?
Une étude XXL menée dans 31 pays européens s’est penchée sur les facteurs culturels, sociaux et environnementaux qui influencent l’achat de vélos à assistance électrique. Elle nous apprend que:
Les normes sociales jouent un rôle fort… surtout chez ceux qui se sentent “écolos” ou aiment rentrer dans le moule.
Plus on perçoit la pollution ou le changement climatique comme un danger, plus on est tenté par l’électrique.
Les cultures “culturistes”, “collectivistes” et “rigides” achètent plus facilement des VAE.
Ce dernier argument m’a fait tilter. Les Latins ont-ils une culture collectiviste ou rigide ? La réponse est peut-être dans la question.
→ À lire sur Science Direct (Trad Fr)
Sponsorisé par Roulez Jeunesse
Acheter un vélo, c’est maintenant plus simple !
On a tous connu cette galère : trop de modèles, pas assez de conseils, des prix qui varient du simple au double, des vendeurs débordés, et la tentation de commander sur un site inconnu en croisant les doigts pour le montage.
La bonne surprise, c’est que quelqu’un s’est dit que ça pouvait marcher autrement.
Roulez Jeunesse, c’est une plateforme qui vous aide à trouver le bon vélo, au bon prix, chez un pro du coin.
En clair :
Trouvez votre vélo idéal grâce à leur écosystème complet : expert au tel ou sur WhatsApp, quiz express, assistant virtuel et un inventaire de +1500 modèles ;
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Pas de frais cachés. 100% gratuit pour l’utilisateur. Pas de bullshit. Juste un vrai coup de pouce.
Et surtout, un vélo bien choisi, bien réglé, et un interlocuteur local pour la suite.
Ce n’est pas qu’un achat malin, c’est un achat serein et local.
PS : Vous êtes vélociste ? Écrivez à shop@roulezjeunesse.com ou venez les voir à l’ Eurobike ou au Prodays !
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Fleeta recrute une ou un gestionnaire de parc vélo à Treillières. Un poste terrain et relationnel : vous planifiez les rendez-vous, assurez le lien avec les usagers, gérez les retours, les pannes, les échanges… bref, vous faites en sorte que tout roule au quotidien. Pas besoin d’être expert du cycle, mais si vous voulez un taf utile dans une boîte qui croit vraiment à la mobilité durable, venez leur parler. Ils sont des dizaines à vous tendre les bras.
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CDD
Animatrice / Animateur SRAV et ateliers vélo : Vélomotive Vannes - Vannes - Bretagne
Alternance
Technicienne/technicien vendeur cycle : Intersport - France entière - Toute la France
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Des arbustes comme ralentisseurs pour cyclistes ?
Cette photo a fait le tour des réseaux et pourtant, je ne m’en lasse pas.
Cette piste cyclable mérite haut la main l’Award de l’aménagement de plomb de l’année. Un chef-d’œuvre d’absurde, à ranger tout en haut de la collection "À quoi pensaient-ils ?". Regardez bien !
🙋 L’agence marketing du vélo
Le soir et le week-end, je rédige cette newsletter.
Le jour, j’aide des entreprises du secteur du vélo à définir et atteindre leurs objectifs commerciaux et marketing.
J’adore ça !
Je compte vos 💖 chaque semaine !
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Merci de m’avoir supporté lu jusqu’ici !
Hello,
Vivant à Lyon depuis 3 ans, la première chose qui m'a surpris c'est l'insécurité ressenti à vélo, et je venais tout juste de 2 ans à Paris. Les différences majeures selon moi sont qu'a Paris les voitures ont intégrés que les vélos etaient partie pour rester, que toutes les rues en sens interdite sont accessibles à vélo, et que les Lyonnais semblent entretenir une mentalité du Sud quant au comportement au volant, roulant très vite, s'enervant rapidement, comme si le soleil leur faisait fondre le cerveau. Je suis encore ébaie de voir debouler des voitures à 40/50km/h dans les rues de Croix-Rousse
J'ai du mal à partager les autres points de vue sur le fait qu'il y aurait + d'incivilité de la part des velos, des automobilistes où des pietons. Je pense qu'on est tous responsable.
Quand il m'arrive d'être victime d'une incivilité, j'aime à me dire que j'ai surement à un moment donné, traversé au rouge en tant que piéton, n'ait pas respecté une signalisation à vélo ou me suis mis en double file à velo pour deposer quelqu'un.
Ce que je m'applique à faire à vélo c'est de rouler lentement, accepter qu'il y a des comportements à risque mais de ne pas les generaliser à l'ensemble des autres usagers car qu'on le veuille ou non, il doit bien y avoir 80/90% (estimations au doigt mouillé) des utilisateurs (voiture / vélo/ pietons) qui respectent les règles et font preuves de civisme.
Malheureusement on est plus facilement agacé par 1 mauvais acte, qu'on est mis en joie par 10 bons actes. On se rejouit rarement d'un vélo qui s'arrête au feu, d'une voiture qui laisse traverser car ce sont les regles, la norme. Peut etre qu'en pretant plus attention à tout cela on s'évite de devenir un vieu con ou une vieil conne
Bonjour Lery, l'histoire de la piste cyclable surdimensionnée en dehors des heures de pointe pourrait très bien être transférée sur bon nombre de rues, axes et autres autoroutes... 😉