#174 -ˏˋ🚲🍋ˎˊ- Tout ça n’a rien à voir avec le vélo
La newsletter au ton badin pour faire grandir sa culture cyclable : 5 minutes de lecture, 100% mobilité vélo et 0% cyclisme sportif.
Bonjour,
Je n’étais pas fait pour écrire une newsletter.
À l’école primaire, j’arrivais à recevoir des notes négatives en dictée. Des -2 ou -3/10.
Ma mère me faisait faire des dictées le soir, pour essayer de m’aider. Sans succès.
Très tôt, j’ai intégré que la lecture et l’écriture, ce n’était pas pour moi.
Toute ma scolarité, je l’ai traversée en me pensant nul en français. J’ai redoublé ma première. J’ai passé deux fois le bac de français. Et au lycée, j’achetais les livres qu’on nous demandait de lire mais surtout les versions synthétiques commentées. Je pensais sincèrement être incapable de lire un roman. Alors je cherchais des plans B pour m’en sortir.
À l’oral du bac, j’ai cité “La chèvre de la Fontaine”. Mon père me le rappelle gentiment chaque année.
Durant ma seconde Première, mon professeur de français nous a demandé de lire Lambeaux de Charles Juliet. C’est le premier roman que j’ai lu, sans tricher ni plan B. Quelques mois avant, un de mes meilleurs amis était mort dans un accident de voiture. J’étais devenu adulte, rempli de questions existentielles sans réponses. Ce livre a changé ma vie.
Pour la première fois, j’ai compris à quoi pouvait servir la lecture. Pas à rêver – ça je savais déjà faire – mais à chercher, à comprendre, à apaiser une curiosité ou un mal-être profond à travers des histoires racontées par d’autres.
J’ai eu la chance de croiser Charles Juliet trois fois. Deux fois lors de rencontres avec des auteurs. Une fois, par hasard, dans les rues de Toulouse. Ce jour-là, je lui ai juste dit merci.
Il est mort il y a quelques mois. Je lui dois beaucoup.
Mais il n’a pas résolu pour autant mes fautes d’orthographe.
À la fin de mes études, après un mémoire relu de fond en comble par mes parents, ils étaient inquiets pour mon entrée sur le marché du travail. Ils me trouvaient encore trop “faible” en français, en style, en syntaxe. Alors je suis retourné en cours. Un atelier pour adultes en cours du soir, pour apprendre à écrire de manière plus professionnelle. Ça m’a aidé. Un peu.
Mais j’ai continué à faire des fautes.
Heureusement, les correcteurs orthographiques sur ordinateur sont devenus meilleurs. Et puis j’ai commencé un premier boulot où j’ai dû lire beaucoup, écrire beaucoup, m’y mettre vraiment.
Dans ce tout premier poste, j’ai rédigé un rapport interne sur une situation de harcèlement au travail. Le cabinet d’avocats m’a dit : “le contenu est excellent. C’est rare. Dommage qu’il y ait autant de fautes.” Classique.
Aujourd’hui, à presque 40 ans, je fais encore trop de fautes. Je me relis, je me corrige, je progresse un peu. Peut-être que je devrais consulter un spécialiste pour mieux comprendre pourquoi.
En attendant, mon amie Estelle corrige cette newsletter. Et j’ai aussi une IA pour gommer le pire.
Tout ça n’a rien à voir avec le vélo.
Et pourtant.
C’est possible d’aimer rouler à vélo sans avoir jamais été bon en sport.
C’est possible d’écrire une newsletter quand on n’a jamais été bon en français.
Ce n’est pas une histoire de talent.
C’est une histoire de plaisir, de constance, et d’ego mis de côté.
Merci de lire ces mots chaque semaine, fautes incluses.
Bonne lecture à toutes et tous,
Léry
Sponsorisé par Möbius Bike
Persévérance, c’est un nom qui sonne juste.
Surtout pour le premier vélo d’un enfant.
Celui que vous voyez en photo est le premier vélo pour enfant éco-responsable.
Il a été lancé par Möbius Bike, une entreprise basée à Annecy.
Cadre en bambou et alu recyclé, selle en cuir de raisin, courroie propre et sécurisée, freins à disque… tout y est pensé pour rouler autrement, dès le plus jeune âge.
J’ai eu la chance de suivre ce projet de près. Et la semaine dernière, j’ai contribué à leur campagne Ulule.
Parce que ça prolonge une conviction que je porte depuis que je m’investis dans le secteur du vélo : le vélo responsable doit commencer tôt.
Aussi tôt que possible.
Bravo à Imane et son équipe pour cette belle aventure.
Les parents vous remercient et vous remercieront longtemps !
Déjà 30 % atteints… et beaucoup plus à venir.
→ Faites vous connaitre en sponsorisant cette newsletter.
Politiques cyclables 👵
Ne crispons pas les agriculteurs
Une question cruciale a agité les dernières Rencontres Vélo & Territoires : comment faire passer une voie cyclable au milieu des champs… sans crisper les agriculteurs ?
Clôtures, engins agricoles XXL, bétail, pesticides, détritus humains : la liste des obstacles est longue comme un jour sans moisson. Et la solution est toujours la même, sortie du chapeau, comme à chaque fois. Je vous le donne en mille. La concertation. Elle est partout !
Mais attention, pas la concertation PowerPoint. Non, la vraie. Celle qui commence par un café à 7h chez l’éleveur, et qui exige une écoute sincère des usages agricoles.
Le mot d’ordre de cette conférence se résume en une punchline “Adapter l’aménagement au terrain, pas l’inverse”. Et pour ça, il faut des élus bien briefés, ancrés localement.
→ À lire sur Vélo & Territoires
Économie du vélo 💶
Un modèle à bout de souffle ?
C’est la seconde partie de mon enquête sur les marges dans le secteur du vélo.
Cette fois, je laisse la place à la réalité du terrain, transmise par les pros du secteur. Bien loin de la théorie évoquée il y a deux semaines.
Marge qui fond, stocks bradés, qualité en baisse, coûts qui explosent… La filière tangue, des marques aux magasins. Beaucoup alertent, certains ferment, tous s’adaptent tant bien que mal*.
La course aux collections, les précommandes imposées, le SAV chronophage : c’est un modèle qui épuise et s’épuise.
Abonnement, reconditionné, gammes pérennes, made in Europe… Les pistes existent. Il reste à jouer collectif. Vite.
* Heureusement, une minorité d’acteur vit sa meilleure vie : le bon produit/service, au bon prix, au bon moment. Mais ils sont peu nombreux.
Innovation 🌀
Le vélo-ski n’est pas un défi, c’est un manifeste.
C’est la tendance hivernale la plus stylée de l’année vient de Grenoble. Il s’agit de pédaler jusqu’aux pistes avec ses skis accrochés au vélo. Ils sont une petite centaine à se lancer dans le véloski.
Le principe est simple. Vous faites 18 bornes de montée à vélo. Vous perdez deux litres de sueur. Votre pique-nique se réchauffe automatiquement au contact de votre dos moite. Puis descente sur les pistes avec le sourire givré.
Par contre, vous ne recommencez pas le lendemain. Vous êtes cuits.
L’année prochaine, j’irai mais juste pour surveiller les vélos.
PS : Je vous en parle pour la deuxième année de suite parce que j’en reviens toujours pas.
Ailleurs dans le monde 🌍
Est-ce que ça capte à Bruxelles ?
Le souffle d’un rétro sur le coude, ça réveille ou ça fait flipper. Pour y mettre fin, des bénévoles du GRACQ ont décidé de construire eux-mêmes le Open Bike Sensor. C’est un petit boîtier open source qui se fixe sur le vélo et enregistre la distance des dépassements dangereux.
Matériel financé, pièces imprimées en 3D, GPS embarqué, tout est prêt pour les premiers tests terrain au printemps. Ils vont tenter de cartographier les zones critiques et capter ce que vivent les cyclistes tous les jours.
Car quand l’État ne protège pas assez, la débrouille s’organise.
Tourisme 🚵
Aucun tatou n’a été blessé pendant le tournage
Des paysages à couper le souffle, du vent en pleine face (beaucoup, genre vraiment beaucoup), un tatou croisé sur la route… et un couple qui pédale, filme et partage tout ça avec nous.
Pendant 36 minutes, on traverse la Patagonie guidé par la lumière, la poussière et quelques galères bien senties.
C’est beau, c’est brut, c’est l’évasion à vélo comme on l’aime.
Vous pouvez aussi simplement les écouter raconter leur voyage sans regarder votre écran. Pas besoin de parler anglais si votre objectif est de sombrer rapidement dans un sommeil profond.
→ À regarder sur Youtube - Ryan Kodak Brown
Témoignage inspirant 🗣
Pourquoi les vélotafeurs tombent moins malades ?
C’est un fait bien connu. Les cyclistes qui vont bosser à vélo posent moins de jours maladie que les autres. C’est prouvé, c’est chiffré, c’est validé. Mais jusqu’ici, on ne savait pas trop pourquoi.
Une nouvelle étude finlandaise avance quelques pistes : pédaler régulièrement entraîne une meilleure forme générale, et donc une immunité boostée.
Ils reconnaissent aussi qu’il y a probablement un petit biais, car quand on est déjà fragile, on se lance rarement dans 60 km de vélo par semaine.
L’étude n’indique donc pas de lien direct prouvé, mais une association très nette. C’est déjà ça.
→ À lire sur Science Alert (Trad Fr)
4 Jobs vélo
Tu sais gérer une équipe, organiser un atelier et faire tourner les opérations comme une roue bien huilée ? Fleeta cherche un ou une responsable d’exploitation pour lancer son nouveau site en Île-de-France. Si tu parles vélo, management et logistique avec passion (et sérieux), ce job est pour toi. Le salaire est transparent (entre 40 et 45K€), et tu auras une équipe à construire de A à Z. En bonus, chez Fleeta, ils savent se faire de bons gueuletons (photo officielle). Postule !
→ Responsable d'Exploitation : Fleeta - Nanterre - Île-de-France - CDI
Tu parles vélo route, VTT, VAE comme d’autres parlent cuisine ? La Bécanerie cherche un·e assistant·e chef·fe de Produit Vélo pour renforcer son équipe à Avignon. Créa de fiches produit, veille marché, passion vélo exigée ! Tu bosses dans une ambiance jeune et dynamique, avec des avantages sympas (chèques vacances, remises, etc.). Si tu rêves de transformer ta passion en job, c’est le moment. Poste en CDI, à pourvoir tout de suite. Postule !
CDI
Technicienne/Technicien vendeur cycle : Intersport - France entière - Toute la France
Secteur Public
Chargée / Chargé de mission animation de la politique cyclable : Communauté d'agglomération du Pays de Fontainebleau - Samois-sur-Seine - Île-de-France
Témoignage
→ Déposez directement votre offre d'emploi sur lejobvelo.fr
Merci Buenos Aires
En 2015, la ville de Buenos Aires a étendu son service de vélos en libre-service à 24h/24. Pour célébrer ce changement, elle a sorti une campagne publicitaire qui, dix ans plus tard, fait toujours mouche.
→À découvrir sur Linkedin - Rian Swart
🙋 L’agence marketing du vélo
Le soir et le week-end, je rédige cette newsletter.
Le jour, j’aide des entreprises du secteur du vélo à lancer leur produit ou à accélérer leurs opérations.
Je compte vos 💖 chaque semaine !
Ce n’est pas une blague. C’est devenu une habitude et ça me motive énormément.
Un clic sur 🤍 ou 💬 et vous remplissez ma semaine de positivité.
Merci à toutes et tous !
Bel édito que ce petit récit personnel habilement conclu. On s'est tous ou presque senti des imposteurs à vélo, davantage les femmes d'après mon entourage.
Allez, pas d’inquiétude, moi aussi à 75 ans je fais encore des fotes, qu’à cela ne tienne l’essentiel c’est de se faire comprendre et de ne jamais cesser de communiquer ! Merci pour ce partage, Persévérance quel beau pseudonyme pour un vélo d’enfant ! Et cette affiche de Buenos Aires dieu qu’elle serait bien dans mon bureau ! Dis tu peux en avoir ? Au moins une quoi, pour moi !!!
À la semaine prochaine .